La Wax de CBD.

La Wax de CBD.


La wax de cannabis CBD est un produit à base de cannabidiol issu du chanvre et qui se présente sous la forme d’une cire durcie (“wax” signifie “cire” en anglais). La wax de weed est composée d’huile de CBD cristallisée.





On l’inhale, on le mange, on le boit, on l’applique sur la peau… Bref, le CBD est résolument versatile ! D’ailleurs, il est si polymorphe que parfois, on s’y perd un peu ! Tiens, par exemple, c’est quoi la wax de CBD ? Drôle de nom, drôle d’apparence. À priori, il s’agit d’une sorte de pâte huileuse concentrée en CBD. Mais comment ça se consomme ? Pourquoi on l’achète ?





Allez, aujourd’hui on lève le voile sur l’un des concentrés de CBD les plus appréciés des habitués.





Pour tous ceux qui se demandent c’est quoi la wax de CBD et cherchent une réponse rapide : Le mot « wax » est un anglicisme utilisé pour désigner la cire. La CBD wax est donc une cire,  une sorte de pâte sèche et dure qui est enrichie en CBD. Le wax cbd est en fait une cire de cannabis.





Toutefois, n’allons pas trop vite en besogne, la cire de cannabis que l’on peut se procurer en France — légalement — ne contient bien évidemment pas plus de 0,2% de THC. Elle ne fait donc pas planer. Par contre, ça ne l’empêche pas d’être concentrée en CBD, et parfois même en terpènes lorsqu’il s’agit d’une broad spectrum ou d’une full-spectrum.





La wax de CBD est donc une sorte de cire. Sa texture peut toutefois légèrement varier d’un produit à l’autre, en fonction du processus d’élaboration. Certaines sont plus huileuses que d’autres. D’ailleurs, les versions plus sèches et friables sont parfois appelées « crumble ». Les gourmands comprendront rapidement pourquoi !





Quant à la couleur, encore une fois cela dépend du processus de fabrication, mais aussi de la concentration en cannabinoïdes et terpènes. Certaines wax — généralement les plus concentrées — sont blanchâtres ou jaune pâle. Cependant on trouve aussi des wax de CBD aux couleurs brunes caramélisées.





Enfin, la wax de CBD se caractérise également de par sa teneur en CBD. Sur ce point, un large éventail s’offre à vous puisqu’on trouve de la wax de CBD à 10 % comme de la wax de CBD à plus de 80 %. À vous de choisir en fonction de vos besoins !





Maintenant que vous savez ce qu’est la wax de CBD, peut-être voulez-vous savoir comment on la fabrique ?





Fabrication résine de cannabis




Eh bien, sans grande surprise, tout commence avec la fameuse sève de chanvre, également appelée « crude ». Pour l’extraire, il existe plusieurs techniques, et c’est intéressant de vous renseigner sur la méthode utilisée, car cela a bien entendu un impact sur la qualité de la wax.





Pour obtenir la fameuse crude, deux processus d’extraction sont en vogue dans l’industrie : celle par solvant et celle par CO2 supercritique. La première est moins chère, mais utilise des produits chimiques et on aime pas trop ca au guide du CBD… La seconde est complexe et onéreuse à mettre en œuvre, mais elle est beaucoup plus propre ! Tout comme pour les huiles de CBD, c’est notre méthode préférée.





Vous l’aurez compris, la majorité des « pâtes mère » issues de la sève de chanvre que vous trouverez sur le marché sont obtenues par solvant, néanmoins, ce n’est pas l’idéal, loin de là. On ne peut que vous encourager à bien vous renseigner avant d’acheter !





Une fois que l’on a notre “crude”, il va falloir la nettoyer. Elle contient en effet quelques impuretés, de la chlorophylle et surtout : du THC. Pour cela, on va procéder à plusieurs distillations. C’est à cette étape que l’on va séparer l’huile de la graisse végétale. Graisse végétale, qui constitue notre wax de CBD.





Lorsque l’on cherche à fabriquer de la wax CBD full spectrum ou broad spectrum, on va prendre garde à ne pas trop chauffer le mélange afin de préserver nos terpènes. Et puis, on pourra aussi procéder à une isomérisation, afin de neutraliser le THC tout en maximisant la teneur en cannabinoïdes. Malin !





Quel est l’intérêt et les avantages de la wax de CBD ?





Le principal avantage de la wax de CBD, c’est sans doute sa teneur en cannabidiol. Comme on le disait en début d’article, certaines cires de chanvre peuvent contenir jusqu’à 80 % de CBD (et/ou d’autres cannabinoïdes). C’est énorme, si on compare avec l’huile de CBD qui contiendra rarement plus de 10 % de CBD.





La wax de CBD permet donc de profiter un maximum des potentiels bienfaits des cannabinoïdes dont le cannabidiol. Et c’est d’autant plus vrai si vous choisissez une wax dite « full spectrum » ou « broad spectrum ». En effet, ce type de cire contient les précieux terpènes issus du cannabis. Ainsi, non seulement la wax reproduit l’arôme et la saveur du cannabis, mais en plus elle vous permet de profiter de l’effet d’entourage.





t puis, autre avantage remarquable de la wax de CBD : on peut la consommer de multiples façons ! On vous détaille d’ailleurs tout ça dans le prochain paragraphe.





Comment consommer de la wax de CBD ?





Consommer de la wax avec une e-cigarette





Si vous êtes adepte du vapotage et de la cigarette électronique, vous n’aurez aucun mal à vous procurer du e-liquide au CBD. Néanmoins, les plus consciencieux d’entre vous apprécieront savoir qu’il est possible d’élaborer soi-même son e-liquide au CBD ! Il existe plusieurs méthodes, notamment avec des cristaux de CBD, mais la recette la plus courante se fait avec de la wax de CBD.





Pour ce faire, rien de très compliqué, il suffit de mélanger la wax de CBD a votre e-liquide habituel ou bien à une préparation de propylène glycol et de glycérine végétale.





Cuisiner avec de la wax de CBD





Autre manière de consommer de la wax de CBD, eh bien c’est de la manger ! Vous pouvez en effet directement l’intégrer à vos préparations culinaires.





Le dabbing : méthode en vogue pour consommer du concentrer de CBD





Ceux qui souhaitent profiter au maximum des potentiels effets thérapeutiques du CBD s’inclineront sans doute pour le dabbing. Pour beaucoup d’aficionados, c’est la meilleure façon de consommer de la wax de CBD, car c’est la technique qui permet de profiter de la meilleure biodisponibilité du CBD. 





Attention, car qui dit biodisponibilité maximale dit aussi effets décuplés ! Il faudra donc veiller à commencer par une petite quantité, que l’on augmentera progressivement en fonction des effets ressentis.





Qu’est-ce que le dabbing ? Eh bien c’est un savant mélange de bang et de vaporisateur. Le dab est composé d’un réceptacle où le concentré de CBD sera chauffé à plus de 300 °, le plus souvent à l’aide d’un chalumeau.





Acheter de la wax de cannabidiol : les conseils du Guide





La wax de CBD est une option idéale pour qui cherche un produit CBD concentré. Seul petit bémol : son prix ! Et oui, la wax de cannabis est bien souvent plus onéreuse que la traditionnelle huile de CBD. Étant donnée sa teneur en CBD, vous aurez besoin d’une quantité moindre, donc finalement, la wax de CBD ne revient pas forcément plus cher qu’un autre produit CBD.





Quoi qu’il en soit, autant faire le bon choix et acheter une wax de CBD de bonne qualité ! Voici donc quelques conseils d’achat :





Préférez une wax de CBD full spectrum. Cette cire contient l’ensemble du bagage moléculaire du cannabis, ce qui rend ces potentiels effets thérapeutiques d’autant plus efficaces. Et puis, vos papilles vous remercieront ! Si vous optez pour une wax full spectrum, vérifiez que la teneur en THC soit inférieure à 0,2 %, comme le veut la législation française. Si vous débutez avec le CBD, ne vous ruez pas sur une wax hyper-concentrée. Commencez par une teneur modérée, entre 15 et 25 %, puis augmentez en fonction des effets observés. Enfin, renseignez-vous au sujet du processus de fabrication ! Les producteurs consciencieux n’hésitent pas à fournir une analyse de laboratoire détaillée vous permettant de vérifier l’absence de tout produit nocif. Certains garantissent également la traçabilité de leurs produits et peuvent vous renseigner sur : la provenance des plants de cannabis, le processus d’élaboration de la crude et celui de la wax.


Comment vérifier la qualité du haschisch


Évaluer l’effet et la qualité du haschisch peut relever du défi, cependant, il existe des moyens pour la déterminer. Découvrez comment ici!





Juger de l’effet et de la qualité du haschisch peut relever du défi. Contrairement au haschisch, les fleurs de cannabis possèdent des caractéristiques plus distinctes, telles que l’arôme et la quantité de trichomes, qui donne une idée de leur puissance et de leur qualité.





Bien que le haschisch ne dispose pas de fonctionnalités si distinctes, il existe des moyens pour déterminer s’il est de bonne qualité ou non.





Lorsque vous recherchez du haschisch de haute qualité, il est important de savoir quel type vous possédez. Etant donné que le charas (haschisch obtenu par friction manuelle) et le haschisch “sec” (type Marocain) ont des propriétés différentes, vous ne pouvez pas les traiter de manière égale. Mais pour n’importe quel type de haschisch, vous devez d’abord vérifier l’arôme.





Pour être plus précis, du haschisch frais de haute qualité devrait être plutôt parfumé. Toutefois, si le produit n’est pas complètement sec, une odeur de moisi ou rassis indique une mauvaise qualité. C’est spécialement le cas avec le charas et l’ice (ice-o-lator). De plus, une forte odeur de plastique peut signifier qu’il est contaminé.





LES CARACTÉRISTIQUES VISUELLES DU HASCHISCH DE BONNE QUALITÉ





LES CARACTÉRISTIQUES VISUELLES DU HASCHISCH DE BONNE QUALITÉ




Il est important de réaliser que le haschisch varie considérablement selon son type. Le plus populaire dans les coffeeshops est le haschich dit de type “sec”. On peut en produire en enlevant les fleurs sèches de sorte que les trichomes soient séparés. Vous obtenez ainsi du kief ou kif, qui est ensuite compressé pour former du haschisch.





L’apparence du haschisch sec de bonne qualité peut varier. En général, il sera blond/marron clair et sa texture un peu sableuse. Cependant, ceux ayant été fortement compressés ont tendance à être bruns foncés, brillants et durs.





Lorsque vous ouvrez du haschisch sec fortement compressé, la teinte devrait être blonde/marron clair à l’intérieur. De même, il devrait être mou et chaud. Cependant, certains haschischs secs, généralement d’origine libanaise, peuvent sembler être plus rouge que blond.





Le charas est le deuxième type de haschisch le plus populaire dans les coffeeshops hollandais. Typiquement originaire de l’Afghanistan, l’Inde et le Pakistan, ce type de haschisch est le résultat de la friction de plantes vivantes afin d’éliminer leur résine collante. Sans délai, elle est ensuite roulée en boules qui sont mises à durcir avant de les consommer ou de les vendre.





Le charas doit être lisse et noir ou brun-noir. De même, il a tendance à être collant au toucher. Cependant, l’intérieur devrait être légèrement brun, et certains peuvent même avoir une teinte verte. Il est important de noter qu’un intérieur trop vert peut signifier qu’il reste des résidus végétaux.





Comme mentionné ci-dessus, le charas de bonne qualité devrait être assez dur à froid et mou et souple à chaud. Cependant, un charas trop collant, en particulier quand il est froid, peut vouloir dire que des huiles supplémentaires auraient été ajoutées pour en augmenter le poids.





Il est de même tout aussi important de vérifier qu’il n’y ait pas traces de moisissures blanches (duveteuses) éventuelles, qui apparaîtront si l’affinage n’est pas correctement réalisé.





Un autre type qui varie considérablement en apparence est l’ice (ice-o-lator). Bien que pas aussi disponibles que les autres, vous en trouverez peut-être du compressé ou du non compressé à votre coffeeshop local. Lorsqu’il est non compressé, il aura une couleur uniforme et l’apparence d’une poudre crystallisée.





De même, il peut y avoir de petits morceaux en raison de la coagulation de la poudre. Cependant, quand il est compressé, il devrait être soit d’un brun grisâtre ou soit d’un brun foncé. De plus, la texture est généralement molle et légèrement collante. Ceux qui sont extrêmements mous peuvent rester collants et garder une forme bien définie à température ambiante Sans oublier qu’ils sont de qualité exceptionnelle.





En revanche, les qualités inférieures peuvent être dures en raison de la présence de matière végétale. D’autre part, cela ne signifie pas nécessairement la qualité est inacceptable.





LE TEST DES BULLES: AVEZ-VOUS UN HASCHISCH DE BONNE QUALITÉ?





Une des meilleures façons de vérifier la qualité de votre haschisch, peu importe son type, est de faire le «test des bulles”. Le procédé consiste à prendre un morceau de haschisch et d’y rapprocher une flamme. Si le haschisch est de bonne qualité, la résine se mettra à bouillir (buller).





Cependant, même le haschisch de qualité supérieur prend souvent feu presque instantanément et brûle avec une flamme. Il est important de noter que si le haschisch est noir après vérification, cela pourrait bien signifier qu’il contient des contaminants qui auraient brûlés avec la résine. Néanmoins, en utilisant une flamme propre plutôt qu’une allumette, on peut empêcher la suie noire d’apparaître.





En revanche si le haschich ne bulle pas, il est peut-être de mauvaise qualité et pourrait contenir des contaminants. Sans oublier les niveaux élevés de résidus végétaux. Mais, s’il bulle un peu trop, cela peut indiquer l’ajout d’huiles supplémentaires.





En fait, certains producteurs n’ont aucune morale, et ils ajoutent volontairement des huiles qui créent le même effet. Lorsque vous combinez les odeurs, l’expérience, l’apparence, et les bulles, vous devriez être en mesure de différencier la mauvaise qualité de la bonne qualité. Quand des huiles sont ajoutées, elles créent une apparence grasse et une odeur semblable au plastique.





QUELS EFFETS RECHERCHEZ-VOUS?





Les effets du haschisch varient principalement en fonction de la variété. Cependant, le haschisch fait à partir de plantes moins matures peut avoir des effets différents du haschisch fait à partir de plantes plus matures, même si la variété reste la même.





Un haschisch «jeune» et fait à partir de plantes récoltées tôt contient souvent un grand ratio THC:CBD. De même, il aura un effet cérébral plus fort. Cependant, un haschich qui cure moins longtemps avant d’être vendu peut également offrir de meilleurs résultats vu que moins THC n’a eu le temps de se dégrader en CBN.





Pour finir, les variétés sativa provoquent des effets plus intenses que les indicas. Malheureusement, plusieurs pays producteurs de haschisch connaissent une dilution de leur patrimoine génétique suite à l’introduction de génétiques étrangères. En gardant cela à l’esprit, prédire les effets du haschisch peut relever du défi.





Par exemple, les résultats de l’ice (ice-o-lator) peuvent varier en fonction de la taille du micron. Particulièrement pour les variétés hybrides. La raison étant que les sativas et les indicas possèdent des trichomes de tailles différentes.





En fait, les sativas ont généralement de petits trichomes. Alors que les indicas en ont de plus gros, et que les hybrides possèdent les deux tailles. En gardant cela à l’esprit, les gros trichomes peuvent se séparer des petits pendant le procédé.






Le haschich, c’est le Kif !?


Kif, kiff, kaif, ou encore keïf, c’est kif-kif ; ce mot arabe aujourd’hui très populaire est connu sous de multiples graphies mais son sens renvoie généralement à l’idée de bien-être, de détente, de bonheur. Cette acception est fort ancienne ; en Orient on kiffe depuis des siècles bien que cela ait toujours été réprouvé. Parce que cette béatitude, Messieurs-dames, n’est pas de celles que l’on atteint innocemment en observant un coucher de soleil ou en lisant un bon bouquin… Mais laissez-moi plutôt vous conter la voluptueuse aventure du Kif : d’un secret mal gardé par les fakirs de la Perse médiévale à sa pénalisation en France, en croisant au passage Napoléon et nos amis Balzac, Gautier ou encore Flaubert.













L’histoire d’un Kif





Dans la langue française on trouve une des premières occurrences du mot arabe kif en 1670, dans la traduction de l’Histoire de l’état présent de l’Empire ottoman du chevalier Paul Rycaut, un historien et diplomate anglais du XVIIe siècle. Après avoir été envoyé pendant huit ans en ambassade à Constantinople auprès du sultan Mehmed IV, il rapporte dans son ouvrage que « les Turcs sont persuadez, qu’il est impossible de boire du vin avec modération » et qu’ils n’en « boivent jamais qu’à pleine tasse, & autant qu’il en faut pour les mettre dans leur Kaif, comme ils disent, c’est-à-dire, dans une gayeté qui tient de l’extravagance d’un yvrogne ». Selon cette définition, le Kaifserait un protocole propre aux orientaux et visant à s’abreuver de liqueurs dans le but de « se mettre bien ». Au XIXe siècle, l’orientaliste Antoine Isaac Silvestre de Sacy dans sa Chrestomathie arabe (1826) parle du Keff, qu’il définit comme étant un dérivé du mot kief désignant en Perse « toutes les substances qui ont la vertu de causer une sorte d’ivresse plus ou moins forte, ou une gaieté extraordinaire et factice » que sont le tabac, le pavot et le chanvre. Cette fois-ci, il n’est plus mention d’alcool mais de plantes, et notre auteur précise que chez les Arabes d’Égypte le keïf désigne l’espèce de « stupeur voluptueuse où les jette l’usage du haschischa ». Nous y voilà ! Haschich, mot arabe également, signifie « herbe » et qualifie plus spécifiquement l’herbe de la joie qu’est le cannabis ou chanvre, et à partir de laquelle ce psychotrope est fabriqué. On connaît cette plante originaire d’Asie depuis l’Antiquité, notamment en Inde et au Yémen, et dès les premiers siècles de notre ère quelques auteurs savants en font déjà mention dans leurs ouvrages. Ainsi Pline l’Ancien (23-79) dans La botanique et la matière médicale, avait déjà classé la plante dans la catégorie Urticées et Dioscoride (20?-90?) faisait mention du Cannabis sativa dans son De materia medica.













Dans Bons augures littéraires, concernant les vertus du chanvre, une sorte de recueil de poèmes arabes rédigé au XIIIe siècle par un certain Hasan Askéri, on trouve quelques informations relatives à l’introduction et à la consommation du haschich en Orient au Moyen Âge. Selon cet ouvrage, l’initiateur du kif serait le scheïkh Haïder, un ascète vivant dans un couvent au cœur des montagnes perses entouré de fidèles fakirs. C’est en l’an 658 de l’Hégire (notre XIIIe siècle) que le scheïkh aurait découvert la fameuse plante au hasard d’une promenade ; il en aurait alors fait ingérer à ses disciples qui se seraient aussitôt trouvés dans « une disposition gaie et joyeuse ». Le scheïkh leur aurait alors ordonné de « tenir secrète la découverte […] et les fit promettre avec serment de ne point la communiquer au commun des hommes, et de ne point la cacher aux fakirs ».









Bon, je ne vous cache pas que le plan du scheïkh ne s’est pas tout à fait déroulé comme prévu. Certes le haschich a bien été — dans un premier temps — adopté par les fakirs (d’où son appellation d’Herbe des Fakirs), mais très vite sa consommation s’est généralisée dans la population si bien qu’en peu de temps « cette drogue se répandit dans l’Irak ; et les peuples de la Syrie, de l’Égypte et du pays de Roum, en ayant entendu parler, en adoptèrent aussi l’usage ». On ne sait pas qui a vendu la mèche, mais j’ai une petite idée ; personnellement j’accuserais volontiers les poètes tel le savant Mohammed Dimaschki fils d’Ali, fils d’Aama (pour ne pas le citer), auteur de ces quelques vers : « Laisse là le vin, prend à sa place la coupe de Haïder. […] Jamais le vin n’a produit les sentiments que renferme cette coupe bienfaisante : ferme donc l’oreille aux discours de l’insensé qui ose en proscrire l’usage. C’est comme une vierge innocente… », etc. Il continue en insistant sur l’utilité du haschich pour amadouer les gazelles ; surtout celles qui d’ordinaire ne veulent pas de toi :« Telle jeune beauté à la taille légère, que j’avois toujours vue prête à prendre la fuite, dont jamais le visage ne s’étoit offert à mes regards qu’avec les traits farouches d’une fierté cruelle ; je l’ai rencontrée un jour avec un visage riant, une humeur douce et facile, et toutes les grâces d’une société pleine de douceur et de charmes. Après avoir obtenu d’elle ce que je désirois, je lui ai témoigné ma reconnaissance de ce qu’à tant de rebuts avoit enfin succédé un accueil favorable ». Prodigieux… « Emballé c’est pesé », comme on dit chez nous ! Avec ce genre de publicité, qu’on ne s’étonne pas de l’expansion massive de la denrée ! Dans ce même recueil, il y a aussi une chansonnette que j’ai bien aimée, alors je vous la rapporte : « Arrête la main des chagrins par l’usage du keff : le keff est le remède des amans tourmentés par les soucis cruels. Aie recours, pour les apaiser, à la fille du chanvre, et non à celle de la vigne. Loin d’ici la fille de la vigne ! » Ça, c’est de la poésie engagée !









Voilà comment, dès le Moyen Âge, la plante malicieuse a commencé à étendre son emprise sur une grande partie de l’Arabie. Prochaine étape, l’Occident !





Le kif à la française : Moreau de Tours et le club des Hashischins





Hop ! Petit bond dans l’Histoire, nous sommes à présent en 1800 et le jeune général Napoléon vient de rentrer se son expédition en Égypte où il a manqué de se faire poignarder par un consommateur de haschich en plein délire ; aussi décide-t-il de faire éditer un décret interdisant la consommation du cannabis dans ce pays ainsi que son exportation, afin de protéger la bonne société française de ce fléau.













Bel effort de Napoléon, malheureusement lorsque l’on a goûté au kif il est difficile de s’en défaire et en Orient on peine à endiguer le phénomène. Rapidement, avec la conquête de l’Algérie par la France (1830), le kif apparait dans la littérature coloniale, diabolisé. Ainsi on retrouve le témoignage d’un Maure accusé de meurtre sous l’emprise du haschich, rapporté en 1857 dans la Gazette médicale de l’Algérie. L’homme raconte : « je suis entré dans un café maure, j’ai acheté quinze centimes de kiff, et j’ai fumé toute la matinée, en visitant plusieurs débits où j’ai pris d’abord une bouteille de vin, puis environ six verres d’anisette » [/!\ ALERTE ! DANGER ! /!\]. Les effets de ce cocktail détonnant ne se font pas attendre : « J’ai éprouvé alors de l’ivresse, des nausées suivies d’un vomissement. À ce moment, j’ai eu une altercation avec quelques juifs, qui m’ont terrassé. Du reste je ne me rappelle pas bien comment cette rixe est arrivée. Vers trois heures, je suis remonté chez moi, j’ai pris un bâton et suis redescendu près du café maure, pour y rejoindre mes adversaires ; dès lors je ne me souviens plus de ce qui s’est passé ». Blackout total pour notre pauvre Maure en perdition… Eh oui, fumer le kif peut rendre fou !





En parlant de folie, il est temps de vous présenter un des acteurs de l’introduction de la culture du kif en France, il s’agit de Moreau de Tours (1804-1884), Jacques-Joseph de son prénom, médecin aliéniste (aujourd’hui on dirait psy). Celui qui n’était pas encore père du célèbre peintre Georges Moreau de Tours, revient alors d’un voyage en Syrie (entre 1836-1840) où il a découvert le haschich. Malgré les interdits, il décide d’en rapporter à Paris afin de continuer à étudier les effets de la substance, persuadé de ses vertus thérapeutiques permettant le traitement de certaines maladies mentales. La vérité c’est que J-J a aussi développé une véritable passion pour le haschich… Coquinou !









Moreau de Tours (source BIU Santé).





Comme c’est un chic type, il décide d’en faire profiter son entourage et crée dès 1843, avec le peintre Boissard, un club pour les amateurs de cannabis à Paris : le club des Hashischins. C’est l’époque où la bohème parisienne se réunit au sein de divers clubs, tous plus farfelus les uns que les autres (relisez donc l’article sur les Fumistes pendant que vous y êtes!), et c’est en l’hôtel Pimodan sur l’île Saint-Louis, chez Boissard, que les hashischins se retrouvent pour s’encanailler, enfin, pour « halluciner » puisque tel est le programme proposé par Boissard à ses invités :









Invitation de Boissard à Théophile Gautier, novembre 1845





Ils sont donc poètes, écrivains (Gautier, Dumas, Balzac, Flaubert, Nerval, Baudelaire), ou encore peintres (Delacroix, Daumier) ; bref, du beau monde en quête d’expériences intérieures, cherchant à explorer la psyché et exploiter un potentiel créatif insoupçonné.





Autour de J-J et de ses petites confitures de cannabis faites maison (dawamesk), artistes et intellectuels viennent s’ensuquer lors de ces soirées baptisées fantasias. Mais ne vous méprenez pas ; pour Moreau de Tours ce club est avant tout un lieu d’expérimentation et d’observation de la folie artificielle. Encore une fois, tout ça, c’est pour la science ! Et l’on peut dire que Moreau prend son travail très à cœur. Voyez la description que fait Gautier de J-J lorsque ce dernier lui distribue sa toute première dose de cannabis : « La figure du docteur rayonnait d’enthousiasme ; ses yeux étincelaient, ses pommettes se pourpraient de rougeurs, les veines de ses tempes se dessinaient en saillie, ses narines dilatées aspiraient l’air avec force. “Ceci vous sera défalqué sur votre portion de paradis”, me dit-il en me tendant la dose qui me revenait ». Vous pourrez dire ce que vous voulez, J-J n’était pas là pour badiner, il s’est d’ailleurs livré corps et âme à ses expérimentations. Dans Du haschisch, des rêves et de l’aliénation mentale qu’il publie en 1845, il affirme que « L’expérience personnelle est ici le critérium de la vérité. Je conteste à quiconque le droit de parler des effets du haschich, s’il ne parle en son nom propre, et s’il n’a été à même de les apprécier par un usage suffisamment répété ». Des nuits de labeur, je vous dis !





Les fumeurs de hadchids, Daumier, 1845.




Légende : « Ah ! quel plaisir oriental je commence à éprouver… il me semble que je trotte sur un chameau ! — Et moi… je crois recevoir une bastonnade !… »





Mais la consommation de cannabis n’est pas sans danger, nous l’avons vu plus haut, et un hashischin risque à tout moment de sombrer dans « les affres », comme ils disent. Convaincu de la toxicité de la substance le sage Baudelaire, qui n’assistait aux fantasias qu’en tant que spectateur, déclare ainsi dans Les Paradis artificiels (1860) : « C’est la punition de la prodigalité impie avec laquelle vous avez dépensé le fluide nerveux. Vous avez disséminé votre personnalité aux quatre vents du ciel, et, maintenant, quelle peine n’éprouvez-vous pas à la rassembler et à la concentrer ? ». En parlant de fluide… il est une autre contre-indication à la consommation du cannabis et qui concerne davantage ces Messieurs. Je veux parler d’impuissance sexuelle et je laisse le docteur Roubaud, un confrère de J-J qui en a fait les frais, vous conter sa misérable expérience : « Je voulus alors me livrer au coït. Mais au moment où je croyais atteindre le but, un obstacle infranchissable s’opposa à l’intromission de la verge, et mes forces s’usèrent à le vaincre ; brisé de fatigue et couvert de sueur, je dus renoncer à accomplir cette œuvre immense, l’organe copulateur participant lui-même à l’abattement de tout l’organisme ». Que ceci vous serve d’avertissement !





Décidément, la consommation du haschich comporte bien des risques ! Il en est de même pour d’autres drogues en vogue à l’époque tels la morphine, l’absinthe ou encore l’opium dont l’usage n’est alors aucunement prohibé. C’est seulement au XXe siècle qu’est mise en place une législation incriminant « l’importation, le commerce, la détention et l’usage des substances vénéneuses » avec la loi du 12 juillet 1916, d’ailleurs rudement accueillie par les milieux artistiques. On peut rappeler à ce titre le pamphlet au vitriol qu’Antonin Artaud, au seuil de ses trente ans, adresse au législateur de cette loi. Pour vous la faire courte, la lettre commence par « Monsieur le législateur de la loi de 1916, agrémentée du décret de juillet 1917 sur les stupéfiants, tu es un con. » et se clôt sur « Et maintenant avale ta loi. » ce qui, selon moi, manque tout de même un peu de tact, n’est-il pas ? [Lire l’entièreté de la lettre ici]. Pourtant l’usage du cannabis en France est encore relativement marginal ; il faut attendre les folles années 1960-70 pour que sa consommation explose. La toxicomanie grandissante, et de plus en plus juvénile, au sein de la population française implique la mise en place de mesures sanitaires et législatives drastiques dès la fin de l’année 1970. Dès lors, l’usage de substances stupéfiantes est considéré comme un délit tant en société que dans la sphère privée ; c’est la loi qui est toujours en vigueur aujourd’hui.





Et je vous quitte avec cet amusant témoignage adressé à madame Hanska par un Balzac fanfaronnant, qui s’est cru plus fort que les psychotropes : « J’ai résisté au haschich et je n’ai pas éprouvé tous les phénomènes : mon cerveau est si fort qu’il fallait une dose plus forte que celle que j’ai prise » dit-il avant de reconnaître : « Néanmoins, j’ai entendu des voix célestes et j’ai vu des peintures divines. J’ai descendu pendant vingt ans l’escalier de Pimodan… Mais ce matin, depuis mon réveil, je dors toujours, et je suis sans volonté ». Aussi, méfiance mes amis, ne sous-estimez pas l’emprise des paradis artificiels !





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Ma biblio :






Histoire du CBD.


Le cannabidiol (CBD) est un cannabinoïde présent dans le cannabis. Le CBD est un phytocannabinoïde bicyclique extrêmement lipophile2. Il est le deuxième cannabinoïde constituant du cannabis sativa et indica le plus étudié après le THC3 qui existe sous au moins 3 formes connues. Il est un des constituants majeurs des cannabinoïdes du chanvre (comprenant notamment les différents types de THC, le CBN, le CBG, et bien d’autres alcaloïdes, ainsi que des terpènes ou terpenoïdes et les flavonoïdes)4. Le chanvre “textile” en a une concentration (en % de matière sèche) classique de 0,1-2,9 % pour ce qui concerne le chanvre couramment utilisé dans l’industrie textile3.





Médicalement, il est utilisé pour traiter les convulsions, l’inflammation 5, l’anxiété et les nausées, ainsi que pour inhiber la croissance des cellules cancéreuses6. Il possède également un fort potentiel médical dans le soulagement des symptômes de la dystonie7,8 et dans le traitement de l’épilepsie2, de la schizophrénie9, de la phobie sociale10 et des troubles du spectre autistique11.





Le CBD étant un produit très lipophile, il se retrouve notamment dans le lait maternel et le tissu adipeux. Il pourrait faire décroitre le taux d’élimination du THC dans le corps en interférant dans son métabolisme dans le foie. Son usage aurait des effets sédatifs à haute dose12 et pourrait diminuer la vigilance13. Il n’est pas recherché lors d’un dépistage de stupéfiants par les forces de l’ordre.





Historique





Le cannabidiol (CBD) est étudié depuis le milieu du XVIIIe siècle14. Le CBD a pu être isolé pour la première fois15 en 1940 par Adams et al. à partir d’extrait éthanolique de chanvre (Minnesota wild)16,17 et par Jacob et Todd à partir de résine égyptienne de Cannabis indica18. Conjointement, la formule chimique du CBD C 21 H 30 O 2 {\displaystyle {\ce {C21H30O2}}} {\displaystyle {\ce {C21H30O2}}}a été avancée par Adams et al. à partir de leur méthode pour isoler le CBD16. La structure et la stéréochimie du CBD ont été déterminées en 1963 par Mechoulam et Shvo19.





Propriétés pharmacologiques





Le cannabidiol agit sur de très nombreuses cibles. Malgré une très faible affinité pour les récepteurs CB1 et CB2, le cannabidiol antagonise ces deux récepteurs et agit sur d’autres récepteurs cannabinoïdes. Il augmente la concentration de l’anandamide synaptique par inhibition de sa recapture et par l’hydrolyse de l’enzyme FAAH (fatty-acid amide hydrolase).





Il agit sur d’autres systèmes tels que les récepteurs impliqués dans la douleur ou le système sérotoninergique comme agoniste des récepteurs 5-HT1A, et d’autres récepteurs opioïdes. Il agit par désensibilisation des canaux ioniques, mais également en antagonisant le récepteur sérotoninergique 5HT3A. Il agirait également en potentialisant l’effet analgésique du THC.





Le cannabidiol est un inhibiteur du CYP1A220, CYP2B621, CYP2C821, CYP2C921, CYP2C1921 ainsi que du CYP3A420. Son élimination de l’organisme est lente (demi-vie de 56 à 61 heures par voie orale21 et 31 heures si fumé22) et essentiellement hépatique21.





Applications thérapeutiques





Le CBD possède de nombreuses applications thérapeutiques dont certaines sont en cours de recherche. Il est présent dans plusieurs médicaments, le Sativex, l’Epidiolex et le Cannador. Par sa forte lipophilie, l’assimilation du CBD par voie orale varie fortement en fonction de sa forme et du dosage2. Une utilisation thérapeutique courante du CBD est le traitement des troubles anxieux. Le CBD influencerait la production de sérotonine et de dopamine dans le cerveau.





Il est connu depuis plus de 2000 ans et ses propriétés pharmacologiques sont en cours d’élaboration dans un nombre grandissant de symptômes[réf. nécessaire]. C’est l’un des 104 cannabinoïdes présents dans la plante de cannabis et de chanvre. Le tétrahydrocannabinol (THC) est le cannabinoïde responsable des effets psychoactif du cannabis. C’est la molécule qui, utilisée de manière récréative, crée la sensation de ‘’défonce’’ souvent associée à sa consommation. Le CBD, en revanche, n’est pas psychotrope et ne crée pas de dépendances liées à sa consommation.









Recherches sur l’épilepsie





L’épilepsie est une maladie neurologique, perturbant le fonctionnement du cerveau. Le CBD a été testé pour la première fois en 2011 sur une fillette de 5 ans du Colorado appelée Charlotte Figi, atteinte d’une forme rare d’épilepsie et rendue célèbre par le docteur Sanjay Gupta24 (chef médical de la chaîne d’information américaine CNN) en 2013. Les premiers rapports faisaient état de réductions d’au moins 50 % des crises et certains n’avaient plus de crises pendant une semaine complète. La molécule est administrée au patient par teinture-mère (sous forme d’huile), extraite de la plante de cannabis.





Une variété spéciale, appelée “Charlotte’s web” (en) à fort taux de CBD (17 %) et faible taux de THC (0.2 %) a été développée par une association américaine à but non lucratif appelée Realm of Caring25. Un projet de loi américain initié par le sénateur républicain Scott Perry le 25 mars 2015 et qui a pour but la légalisation nationale du CBD est déposé sur le site de la maison blanche26. L’Australie commence à reconnaître son usage pour le traitement de l’épilepsie27. Un cas a été répertorié en France28.





GW Pharmaceuticals développe un médicament similaire à cette variété américaine appelé Epidyolex29. Après plusieurs mois d’essais cliniques, le médicament a reçu son autorisation de mise sur le marché par l’union européenne30, le 23 septembre 2019 en tant que traitement complémentaire aux offres thérapeutiques existantes.









Recherches sur le cancer





En novembre 2007, des chercheurs du California Pacific Medical Center ont constaté des résultats prometteurs contre les cancers du sein métastasés. Des recherches in vitro ont permis de démontrer la désactivation du gène ID1, responsable de la propagation des cellules cancéreuses (du sein et autres types de cancer). La molécule agit en détruisant les cellules cancéreuses en laissant intactes les cellules saines par apoptose. Pour le traitement du cancer, une association avec le Δ9-THC est parfois nécessaire23.





Biosynthèse





Le CBD-acide carboxylique est produit dans le cannabis via la même voie métabolique que le THC, jusqu’à la dernière étape, qui est catalysée par la CBDA synthase au lieu de la THCA synthase31.









Présence du cannabidiol dans le chanvre industriel





La variété industrielle Fédora 17 contient 1 % de cannabidiol sur la masse totale32 : soit 10 g de substance pure pour 1 kg.





L’extraction peut se faire avec de l’huile d’olive, de l’éthanol ou du CO2.





4 000 tonnes de chanvre industriel sont produites par an en France, 23 000 tonnes en Chine.









Législation





Il existe quatre différentes possibilités de législation : l’illégalité totale (dans la plupart des pays d’Afrique et du monde arabe, par exemple), la légalité (États-Unis et quelques pays anglo-saxons et européens), la dépénalisation (quelques pays) et la dérogation thérapeutique (beaucoup de pays européens)33. Dans tous les pays où le cannabis en général est légal, le CBD l’est naturellement aussi.





Souvent, le CBD tombe sous le coup de la législation du cannabis, ou est toléré sans que les produits contenant du THC ne le soient, et sans que des lois l’indiquent explicitement : les législations sont encore très imprécises à son sujet, et probablement destinées à évoluer.





Suisse









Champ de cannabis en Suisse





Le CBD n’est pas régi par la loi sur les stupéfiants34. Il peut donc être vendu légalement pour autant qu’il contienne moins de 1 % de THC35.





France





Le cannabidiol n’est soumis à aucun cadre légal et son utilisation est tolérée à titre provisoire.





Depuis 2018, des entrepreneurs ont ouvert des commerces, permettant la distribution de produits à base de CBD. Les plants de chanvres utilisés pour les produits liés au CBD de manière légale ne doivent pas dépasser 0,2% de concentration de THC36, et 0% dans les produits transformés tels que les huiles, gélules, e-liquides et boosters. Les produits directement issus du plant (tels que la fleur) restent donc au taux maximal de 0,2% de THC.





Il existe en septembre 2021 environ une centaine de ce type de commerces sur l’ensemble du territoire français[réf. nécessaire].





En septembre 2019, le tribunal de Bordeaux a jugé en premier et dernier ressort la loi française inconventionnelle. C’est-à-dire que la loi française n’est pas conforme aux textes européens sur le chanvre industriel37.





En novembre 2020, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a jugé illégale l’interdiction en France de la commercialisation du cannabidiol, à la suite du procès opposant l’entreprise Kanavape et l’État français, soulignant que cette molécule présente dans le chanvre (ou Cannabis sativa) n’a « pas d’effet psychotrope ni d’effet nocif sur la santé humaine »38. La Mildeca reconnait la légalité du cannabidiol mais interdit toute allégation thérapeutique39. L’affaire Kanavape est renvoyée à la cour d’appel d’Aix en Provence qui doit juger définitivement ce dossier.





Depuis le 23 juin 2021, la Cour de Cassation française lève le flou juridique sur le CBD et sa commercialisation. Il est jugé légal dans sa forme issue de la plante de la variété Sativa L., mais le statut des fleurs en elles-mêmes n’est cependant pas éclairci dans l’arrêt40.





Le cannabidiol entre dans la composition d’un seul médicament qui a reçu une AMM en janvier 2014 mais qui n’est pas distribué en France faute d’entente sur le prix entre le laboratoire et les autorités : le SATIVEX (nabiximols)41,42. Celui ci contient en outre du THC.





Un autre médicament existe contenant lui du THC, le dronabinol, qui bénéficie d’une approbation de la FDA aux USA depuis 1985. En France il est sous ATU nominative, soumis à la législation sur les stupéfiants et disponible uniquement dans les pharmacies hospitalières, rétrocédable, sans restriction de prescripteurs43.





Reste du monde





Pays où le cannabis et ses composés sont légaux de manière générale





Article détaillé : Législation sur le cannabis.





C’est le cas de 8 états américains comme le Colorado et Washington DC, de l’Argentine (depuis 2013), du Canada (depuis 2018), du Mexique, du Pérou, de l’Afrique du sud, de la Géorgie et de la Corée du Nord33.





L’Autriche accepte l’utilisation du cannabis en petites quantités pour un usage strictement personnel, mais pas la vente44.
L’Inde, le Pakistan et le Népal tolèrent son usage (notamment à titre privé ou religieux) sans qu’il soit réellement légal.
Au Maroc, le cannabis est toléré dans la région du Rif.





Pays où le CBD est dépénalisé





Dans ces pays, la production, la vente et la détention en grande quantité demeurent généralement illégales, mais la consommation ne fait pas l’objet de répression.
C’est le cas en Jamaïque (comme pour le cannabis en général), en Colombie, en Italie, au Portugal, en Croatie, en Belgique, aux Pays-Bas, au Luxembourg (« décriminalisé »), au Danemark, en Allemagne, en République Tchèque, en Russie et en Australie33.





L’Espagne tolère l’usage du cannabis uniquement dans des lieux dédiés.





Certains pays tolèrent la culture et la vente de cannabis tant que le taux de THC reste inférieur à 0,3 % : Croatie, Danemark, Italie, Portugal. La France fixe ce seuil à 0,2%.





Pays où le CBD est autorisé à titre thérapeutique





En Amérique





C’est le cas pour le Chili, la Colombie, l’Argentine, le Mexique, l’Uruguay et le Brésil.





En Afrique





Le Zimbabwe, le Lesotho.





En Europe





Le Royaume-Uni, la Norvège, la Finlande, l’Espagne, les Pays-Bas, l’Allemagne, la Suisse, la Pologne, la Lituanie, la République Tchèque, l’Autriche la Slovénie, l’Italie, la Macédoine, la Grèce et la Turquie.





En Asie





Le Sri Lanka, la Thaïlande, la Corée du Sud, Israël, le Liban.





En Océanie





L’Australie, la Nouvelle-Zélande33.





Pays où le CBD est interdit





Le CBD comme tous les dérivés du cannabis demeurent interdits dans pratiquement toute l’Asie (sauf Sri Lanka, Thaïlande, et Corée du Sud), le monde arabe (sauf le Liban et le Rif) et toute l’Afrique (à l’exception de l’Afrique du sud, du Zimbabwe et du Lesotho)33.





Dans certains pays, les peines peuvent être aussi lourdes que dans le cas des drogues dures : ainsi en 2021, un Britannique a été condamné à 25 ans de prison à Dubaï pour la simple possession d’un peu d’huile de CBD45.





Modes de consommation





Le cannabidiol vendu depuis 2018 dans les commerces et sites en ligne a généré un nouveau marché et différentes façons de le consommer sont apparues :





Huile de CBD :





L’huile de CBD est fabriquée par extraction de la molécule issue de la plante de cannabis en la diluant dans une huile de support comme l’huile de noix de coco, d’olive, ou d’huile de chanvre. Elle est disponible sous forme de flacon avec une pipette, rappelant le goutte à goutte à des concentrations différentes (de 5 % à 20 % en moyenne). L’essor du CBD dans le monde a généré une forte demande pour ce produit. Il convient de rester prudent sur la traçabilité et la fabrication de l’huile et de bien choisir l’entreprise où l’on souhaite se procurer ce produit46.





Fleurs séchées :





Les fleurs séchées ressemblent à celles que l’on trouve sur le marché noir du cannabis mais ne contiennent qu’un taux légal de 0,2% de THC. Elles sont destinées à être infusées dans un corps gras (comme le lait ou l’huile). Le taux de CBD varie de 3% à 8-9% selon les profils. Les fabricants ajoutent des terpènes pour donner une variété de gouts à ces fleurs[réf. nécessaire].





Cristaux de CBD :





Les cristaux sont une extraction par CO2 pour isoler la molécule du reste des cannabinoïdes. Ils sont utilisés pour créer des produits concentrés de CBD.





E-Liquide et Boosters :





Le CBD peut être consommé via la cigarette électronique. Il est disponible en boutique et en ligne sous forme d’E-Liquide déjà prêt ou sous forme de booster comme les boosters de nicotine à ajouter dans un E-Liquide déjà prêt ou dans une préparation D.I.Y. Les concentrations de CBD se mesurent en mg/ml, elle varient généralement de 100 mg/ml à 1500 voir 2000 mg/ml pour les produits à haute concentration.





On retrouve également des E-Liquides et boosters dits “full-spectrum” (spectre complet), en plus du CBD, ils incorporent d’autres cannabinoïdes (mais évidemment pas le THC ou d’autres composés psychotropes) tels que le Cannabidivarine (CBDV) et Cannabigérol (CBG) et des terpènes présents dans la plante de chanvre. Ces préparations vantent l’association de ces divers cannabinoïdes et leurs actions complémentaires et potentialisées (effet d’entourage).





Bière au CBD





La brasserie Ziegler (77) propose une bière au CBD (10mg par 33cl) sous la marque Luna’In47.





Autres phytocannabinoïdes présents dans le chanvre





  • THC ou Tétrahydrocannabinol
  • CBC ou Cannabichromène ;
  • CBL ou Cannabicyclol ;
  • CBV ou Cannabivarol ;
  • CBN ou Cannabinol ;
  • THCV ou Tétrahydrocannabivarine ;
  • CBDV ou Cannabidivarine ;
  • CBCV ou Cannabichromévarine ;
  • CBGV ou Cannabigérovarine ;
  • CBG ou Cannabigérol.









Comment est produite l’huile CBD suite.


L’huile CBD a focalisé l’attention après le reportage Weed de Sanjay Gupta en 2013 sur CNN. Le documentaire faisait notamment part de la vie de Charlotte Figi, petite fille épileptique, et de la manière dont l’huile CBD avait apaisé sa maladie et réduit drastiquement l’apparition de crises d’épilepsie.





Si en France, l’huile CBD vendue ne peut en aucun cas porter d’allégations thérapeutiques, elle a toutefois de nombreux effets bien-être. Encore faut-il savoir ce qu’est réellement l’huile CBD et comment elle est obtenue. Petit détour par la botanique et la technique pour comprendre comment est produite l’huile CBD.





Le cannabidiol (CBD) est l’un des nombreux cannabinoïdes produits par la plante de cannabis dans ses trichomes, des glandes résineuses qui recouvrent les fleurs et les feuilles de la plante. Les trichomes sont des structures glandulaires spécialisées dans la fabrication des terpènes, des cannabinoïdes et des flavonoïdes, et qui contiennent donc tout le trésor du cannabis, dont le CBD et le tétrahydrocannabinol (THC). Mais pourquoi le cannabis crée ces composés huileux ? Qu’apporte la résine à la plante ?





Les trichomes protègent en fait la plante de la chaleur et des rayons ultraviolets. L’huile possède également des propriétés antifongiques, antibactériennes et insecticides qui dissuadent les prédateurs. Le caractère collant de la résine fournit une autre couche défensive en piégeant les insectes.





Dans le même temps, la résine huileuse qui protège la plante comprend des composants bénéfiques pour la santé humaine. Le CBD, un composé non intoxiquant qui interagit notamment avec le système endocannabinoïde, s’est révélé prometteur dans le traitement et la gestion des symptômes d’un large éventail de maladies. Idem pour le THC, le cousin stupéfiant du CBD.





Les trichomes résineux





Trichomes du cannabis




L’huile CBD est extraite des trichomes résineux des plantes de cannabis. La quantité de CBD présente dans les trichomes dépend bien évidemment de chaque variété de cannabis ou de chanvre et des conditions de culture. Mais de manière générale, le chanvre industriel limité à 0,2 ou 0,3% de THC selon les pays possède moins de trichomes que les variétés de cannabis, et donc moins de CBD.





Les trichomes sont des structures fragiles qui se détachent facilement de la fleur de cannabis. Même une manipulation brutale suffit pour faire tomber les trichomes. La fabrication de haschisch ou de «kief» consiste justement à séparer manuellement les trichomes résineux en agitant la fleur.





Le CBD est en revanche très peu présent sur les autres parties de la plante comme la tige et absent des racines ou des graines de cannabis.

















Comprendre le processus de fabrication de l’huile de CBD









Les études scientifiques et les résultats constatés par les utilisateurs d’huile de CBD permettent d’affirmer que l’huile de cannabidiol présente de nombreux bienfaits, dont notamment le soulagement des douleurs chroniques, la diminution de l’anxiété et des troubles liés à la dépression, la réduction des nausées, etc. Mais avant d’aborder les effets bénéfiques de l’huile de cannabidiol sur la santé physique et mentale, il est important de comprendre d’où elle provient.
Comment l’huile de CBD est-elle fabriquée ? Tout commence par la plante dont elle est extraite : le chanvre.





  • Culture et récolte du chanvre




Pour obtenir une huile de cannabidiol de qualité supérieure, il est impératif que la plante de chanvre industriel dont elle est extraite soit d’excellente qualité également. La production de chanvre commence par la plantation de variétés génétiquement stables provenant d’une bonne souche et cultivées dans un sol adapté.
La composition du sol dans lequel est cultivé le chanvre est importante, au même titre que son pH qui doit être compris entre 6 et 7,5. La terre, composée d’un mélange homogène de sable et de limon doit être bien aérée et généreusement arrosée. L’emplacement dans lequel est cultivé le chanvre est primordial, car la plante a besoin de soleil, à raison d’une douzaine d’heures au minimum par jour. Les méthodes de culture du chanvre variant d’un pays à l’autre, il est important de choisir une huile fabriquée dans un endroit dans lequel la réglementation en vigueur est suivie par les producteurs. Ceci permet notamment de s’assurer de la qualité de la plante de chanvre, quelle que soit l’espèce (sativa ou indica). Lorsque les plants de chanvre arrivent à maturité, généralement au bout de 4 mois, ils peuvent être récoltés.





  • Quelle est la meilleure méthode d’extraction du CBD ?




Comme pour tout procédé de fabrication, chacune des méthodes présentées ci-dessus possède ses avantages et ses inconvénients. Les spécialistes et adeptes d’huile de cannabidiol de qualité ont tendance à prôner l’extraction par CO2. Cette méthode permet de produire une haute concentration de CBD de qualité. Elle est également l’une des méthodes d’extraction les plus sûres et ne laisse aucun résidu toxique.





  • De l’extraction à l’huile de CBD








Une fois l’huile de CBD obtenue à l’état brut, l’extrait est encore raffiné par le biais d’un processus appelé « hivernage ». Il s’agit d’une étape qui permet d’éliminer tous les solvants, la chlorophylle, les cires et autres lipides indésirables, afin d’obtenir une huile de chanvre propre et saine contenant de 70 à 90% de CBD, des cannabinoïdes et des terpènes.
Différents types d’huiles de CBD peuvent être produits à base d’extrait de chanvre :
– Le CBD à spectre complet contient tous les cannabinoïdes et composés naturels présents dans le cannabis, comme les terpènes et les acides aminés (y compris des traces de THC)
– Le CBD à large spectre, dont la composition est similaire au CDB à spectre complet, tout en excluant les traces de THC





À noter que l’huile de CBD à large spectre consiste à ajouter une étape supplémentaire au processus de fabrication. La « chromatographie en phase liquide » se lie au THC de manière sélective, l’éliminant à basse température, tandis que les autres cannabinoïdes, terpènes at acides aminés restent intacts.
L’isolat de CBD ne contient qu’une concentration pure de CBD (99%) et se présente donc comme un produit idéal pour les personnes qui ont besoin de doses élevées de CBD. Pour produire l’isolat de CBD, l’extrait est refroidi, puis purifié sous forme d’isolat cristallin, qui prend la forme d’une poudre blanche sans saveur.





L’huile de CBD doit être extraite d’une plante de chanvre de bonne qualité. Le processus d’extraction d’huile de CBD, vous l’aurez compris, est tout aussi important que la qualité de la plante dont elle est issue. À ce titre, il est important de veiller à ce que l’huile utilisée ait fait l’objet d’un procédé de
fabrication rigoureux, afin de vous assurer d’avoir et de consommer un produit fiable de bonne qualité.


Comment est fabriquée l’huile de CBD







L’huile de CBD est fabriquée à partir de plants de cannabis à teneur élevée en CBD et à faible concentration en THC. … D’autres sont créées synthétiquement pour avoir un taux élevé de ce cannabinoïde, de la même façon que l’on créé des variétés avec une forte concentration en THC.







En vente sur le shop
en vente sur le shop




L’extraction de CBD à l’huile d’olive





L’extraction à l’huile d’olive est simple, bon marché et faisable par tout le monde. Il suffit en premier lieu de décarboxyler des fleurs CBD, puis de les plonger dans une huile d’olive. Après quelques temps, filtrez pour séparer l’huile de la matière végétale.





On peut également extraire le CBD du cannabis en utilisant d’autres solvants lipidiques, notamment l’huile d’avocat, de noix de coco ou de MCT (triglycéride à chaîne moyenne). L’huile de graines de chanvre est un autre solvant d’extraction efficace et un véhicule porteur qui se mélange bien avec le CBD.





Le résultat de cette extraction est tout à fait différent d’une huile d’olive infusée avec de l’isolat de CBD, qui manque de fait de la synergie des composants trouvés dans une huile riche en CBD à spectre complet ou large.





L’extraction du CBD au CO2





L’extraction au CO2 est une des méthodes d’extraction les plus répandues pour séparer le CBD et les autres cannabinoïdes de la biomasse de cannabis. À température ambiante, le dioxyde de carbone est un gaz. Mais à haute pression et avec des températures fluctuantes, le CO2 se liquéfie tout en conservant la dynamique des fluides d’un gaz. Dans cet état «supercritique», le CO2 agit comme un solvant, qui élimine les principes actifs de la matière végétale.





Cette méthode est très efficace car chaque composé peut être extrait par du CO2 dans des conditions spécifiques. De légers changements de température ou de pression dans un état supercritique permettent de régler avec précision l’extraction du CBD et d’autres composants végétaux souhaitables.





Lorsque la pression baisse, une substance brute, cireuse, riche en CBD, de couleur dorée, se sépare du gaz et se dépose dans un récipient de collecte. Par la suite, l’huile subit un processus connu sous le nom de “winterisation”, qui purifie et affine l’extrait pour augmenter sa qualité et sa valeur. La matière végétale et les lipides, qu’il n’est pas approprié d’inclure dans certains types de produits, sont filtrés, résultant en une huile sûre, propre, riche en CBD,et sans chlorophylle.





L’extraction de CO2 supercritique nécessite un équipement coûteux et des professionnels formés. Mais contrairement aux solvants combustibles comme l’éthanol ou le butane, le CO2 ne présente aucun danger d’incendie ou d’explosion.





L’extraction du CBD à l’éthanol





L’utilisation d’éthanol pour extraire des composés médicinaux du cannabis et d’autres plantes est une pratique courante partout dans le monde depuis des siècles. A partir de la fin des années 1830, de nombreux pharmaciens et médecins prescrivaient des teintures à base de haschisch pour traiter de nombreuses affections, notamment la névralgie, la dépression, l’hémorragie, la douleur et les spasmes musculaires.





Ces teintures odorantes faisaient partie intégrante de la pharmacopée française jusqu’au milieu du 19è siècle et le recours à d’autres substances plus facilement quantifiables.





Ces dernières années, l’éthanol est réapparu comme un moyen populaire d’extraire l’huile de cannabis, en général, et l’huile CBD, en particulier. Alors qu’une teinture faite à partir d’un extrait de cannabis pourrait être d’une puissance égale à la fleur d’origine, une version concentrée de la même teinture sera beaucoup plus puissante. Aujourd’hui, l’alcool  de qualité alimentaire est un solvant largement utilisé pour créer une huile très puissante et riche en CBD, qui convient à l’ingestion orale.





Afin d’extraire le CBD, la fleur de cannabis est trempée dans de l’éthanol, agitée puis filtrée. La matière résiduelle est ensuite chauffée doucement jusqu’à ce qu’il ne reste qu’une pâte visqueuse très concentrée en cannabinoïdes. Pour un usage en huile CBD, cette pâte est ensuite distillée pour séparer le CBD des autres composés.





L’extraction de CBD aux hydrocarbures





L’utilisation de solvants hydrocarbonés, comme le butane, l’hexane ou le propane ou leurs mélanges, pour extraire le CBD présente des avantages majeurs ainsi que des inconvénients distincts par rapport aux autres méthodes de fabrication de l’huile CBD. Lorsqu’elle est correctement mise en œuvre, cette technique d’extraction est très efficace pour séparer les cannabinoïdes et les terpènes des composants indésirables du cannabis (par exemple la chlorophylle), tout en préservant l’odeur unique et les attributs thérapeutiques importants de la plante.





Les concentrés de cannabis issus d’une extraction aux hydrocarbures peuvent avoir des textures très différentes, allant d’un caramel mou à de la cire d’abeille en passant par du sucre soufflé.





Mais le butane et d’autres hydrocarbures sont des solvants neurotoxiques hautement inflammables. Si ces solvants ne sont pas entièrement purgés de l’extrait de CBD, leur consommation peut être nocive, en particulier pour une personne dont le système immunitaire est compromis. En plus de laisser des résidus toxiques dans l’huile, des processus de fabrication dangereux impliquant des hydrocarbures sont connus pour provoquer des explosions mortelles.






Crumble CBD


Le CRUMBLE CBD est l’extraction la plus forte en CBD que vous pouvez trouver sur le marché avec un taux à 89,7% garantissant une puissance incomparable aux autres produits dérivés de CBD. Il conserve les effets et les bienfaits des cannabinoïdes et des terpènes présents dans la plante.









Le Crumble CBD est idéal pour une utilisation thérapeutique et ne contient pas de THC.





Une très petite quantité de Crumble CBD suffit à procurer les effets désirés. Il fait partie de la consommation quotidienne des habitués. Ce produit est conforme aux réglementations européennes et n’a aucun aspect addictif ni nocif pour la santé.





Les effets du Crumble CBD





Le Crumble CBD est un produit à spectre complet très concentré en cannabidiol qui permet de bénéficier de tous les bienfaits de la plante de chanvre. Il agit très rapidement ce qui est avantageux pour les consommateurs pressés. 





Grâce à la conservation des autres cannabinoïdes lors de l’extraction du CBD, le Crumble CBD vous fait bénéficier de l’effet d’entourage. L’effet d’entourage est l’effet que produit la consommation d’un produit qui bénéficie de l’union de plusieurs cannabinoïdes en même temps. 





C’est grâce à cette concentration unique que le Crumble de CBD peut délivrer une intense relaxation, des effets importants sur les douleurs, les maux, les inflammations ou encore les tensions physiques. Après avoir consommé ce Crumble CBD, très rapidement, vous sentirez ses effets très rapidement agir grâce à sa concentration très importante en CBD et son effet d’entourage unique ! 





Le Crumble CBD offre une expérience à part entière !





Comment utiliser le Crumble CBD ?





Le Crumble CBD est destiné à être vaporisé et inhalé. En effet, vous pouvez insérer votre Crumble effrité dans votre vaporisateur, en le diluant dans vos e-liquides, et en l’incorporant dans le compartiment destiné aux liquides. C’est la manière la plus saine de l’utiliser. 





Si vous n’aimez pas inhaler les produits de CBD, vous pouvez également incorporer le Crumble CBD dans vos aliments. Facile à utiliser et à incorporer dans ses recettes de CBD, le Crumble se marie avec des corps gras. Il est recommandé de l’intégrer à des sauces, du beurre, de l’huile ou autre élément gras de vos plats. 













Vous êtes peut-être déjà au courant, le cannabidiol (CBD) est l’un des composés les plus actifs de la plante de chanvre, contrairement à son homologue THC, le CBD n’est pas psychoactif et ne provoque pas de «high».
Au lieu de cela, le CBD a le potentiel de soulager le stress et d’améliorer le bien-être général sans affecter la fonction cognitive. Les produits au CBD se présentent sous de nombreuses formes comme l’huile de CBD, les bonbons, les gélules, les baumes, l’herbe brut, mais saviez-vous que le crumble de CBD peut également être consommé ?





Le crumble CBD est excellent pour consommer du CBD. a travers cet article vous allez savoir comment il est fabriqué, quelle est sa différence par rapport aux autres produits, comment l’utiliser.
Voici les raisons pour lesquelles le Crumble CBD pourrait être la bonne option pour vous.





Rapide ,extrêmement efficace,





L’un des attributs les plus bénéfiques du crumble de CBD est le soulagement extrêmement rapide que l’on peut ressentir, parfois en quelques secondes. Pour certaines maladies, la recherche suggère que le CBD peut être un traitement plus efficace que son homologue THC.
Le THC est connu pour causer de l’anxiété, mais le CBD montre des résultats extrêmement prometteurs en tant qu’anxiolytique puissant et antidépresseur.





L’inhalation de crumble de CBD à travers un vaporisateur fournit le soulagement le plus rapide.
Lorsqu’il est inhalé, le CBD est absorbé par les poumons et va directement dans la circulation sanguine. Cela signifie que les effets du CBD peuvent être délivrés en quelques secondes avec du crumble CBD.





Pour une utilisation quotidienne.





Le crumble de CBD est idéal pour une utilisation quotidienne, contrairement à beaucoup d’autres alternatives telles que la marijuana médicale. C’est une source parfaite de soulagement pour ceux qui ne veulent pas se sentir groggy.
Le CBD ne vous laissera pas vous sentir sous sédation pour que vous puissiez aller travailler et d’être productif.
De nombreux patients consommant du cannabis médical trouvent que c’est une excellente alternative car le cannabis peut être trop tranquillisant pour les activités de jour.
Certaines études suggèrent que le CBD peut être utile à ceux qui souffrent de douleurs chroniques, qui ont grandement besoin de thérapies de gestion de la douleur et qui ne provoquent pas de fatigue.





Comment utiliser le Crumble de CBD ?





Le crumble de CBD peut être consommé en dab à l’aide d’un bubbler, rig ou bong. Il suffit de chauffer la pièce appelée nail à l’aide d’un chalumeau, cette pièce étant elle-même connectée à la pipe en verre, et d’y déposer notre concentré afin de le vaporiser.
Le CBD est ensuite inhalé à travers un embout buccal. La chaleur transforme le crumble, lui permettant d’être inhalée par la bouche. Un autre avantage clé de cette méthode de prise de CBD est qu’elle permet à chaque personne d’affiner et de déterminer exactement la quantité de CBD qui lui convient parfaitement. Cependant, nous vous conseillons de commencer avec une petite dose puis d’augmenter progressivement.





Vous pouvez également consommer le crumble en le mélangeant à du propylène glycol pour le vapoter.





Le CBD est extrait de la plante de chanvre. Cela signifie que l’huile de CBD extraite pour être transformée en crumble contient naturellement de faibles niveaux de THC et des niveaux élevés de CBD. Parce que le niveau de THC est très faible, il est possible d’extraire tout le THC avant que le produit ne soit prêt à l’emploi.





En raison de la forte concentration de CBD dans le crumble, le dabbing peut être utilisé lorsque vous avez besoin de ressentir les effets instantanés du CBD.
Bien que la plupart des produits à base de chanvre soient sûrs pour tout le monde, le crumble de CBD doit être utilisée avec une légère prudence et d’augmenter les doses progressivement.





Conclusion





Le crumble de CBD a de nombreux avantages, tels que la pureté et la puissance du CBD qu’il contient ou l’immédiateté de ressentir ses effets. Il offre la même pléthore d’avantages pour la santé que les autres produits à base de CBD.





Un gramme de crumble contient en général 850 mg de CBD full spectrum.


En Résumé.






Le cannabis a été un tabou pendant des siècles. Depuis quelques années,  l’opinion s’ouvre de plus en plus sur ce sujet, notamment suite aux différentes dépénalisations américaines. Côté européen, les Pays-Bas sont le fer de lance du mouvement, même si, longtemps seuls à avoir dépénalisé la marijuana, les trafics entre pays n’ont pas diminué.  L’imaginaire collectif conçoit le fumeur de joints comme un dépressif coupé du monde qui passe ses journées sur son canapé à enfumer son salon en regardant des mauvaises séries. Pour  changer la perception de la consommation de marijuana, il nous parait nécessaire d’effectuer un retour en arrière historique, qui nous permettra de voir comment certains stéréotypes sont apparus et ont évolué.





2700 avant J-C : La marijuana apparaît dans des écrits chinois. Selon la légende, l’Empereur chinois Shen Nung aurait découvert les capacités de guérison de la plante, notamment pour le traitement des rhumatismes, de la malaria ou de la distraction. On retrouve d’autres traces écrites 1000 ans plus tard concernant le traitement des diarrhées, de la dysenterie et pour stimuler l’appétit.





1545 après J-C : Des marins espagnols amènent avec eux des plants de chanvre au Chili, pour utiliser ses fibres, marquant aussi la première apparition de la plante aux Amériques.





1532 : Le physicien français Rabelais mentionne les vertus médicinales de la marijuana dans La vie de Gargantua et Pantagruel. Il l’appelle l’herbe Pantagruelion.





1611 : Les Anglais introduisent le chanvre dans la colonie de Jamestown (Virginie), marquant la première apparition de la plante dans ce qui deviendra les Etats-Unis. La fibre de chanvre deviendra une forte source d’exportation, notamment dans ses produits dérivés : cordes, graisse, huile, papier, etc… La Virginie légiférera pour la première fois en 1619 sur le chanvre : elle oblige les fermiers à cultiver du chanvre, sous peine de pénalités.





1798 : Lors de la campagne d’Egypte, Napoléon découvre l’usage du cannabis, surtout dans les classes égyptiennes les moins favorisées. Les soldats français reviennent d’Egypte avec dans leur bagages certaines quantités de marijuana. Napoléon interdit totalement le cannabis en France, alors que l’usage se popularise peu à peu.





Vers 1830 : Le docteur irlandais William O’Shaugnessy, qui  découvrit la marijuana au Lycée Médical de Calcutta, introduit la marijuana dans l’univers médical occidental. Il teste tout d’abord ses préparations sur des animaux, et traite ensuite des patients souffrant de spasmes musculaires et de douleurs. Il eu également des résultats positifs dans le traitement des diarrhées et des vomissements, symptômes souvent fatals du choléra.





Vers 1850 : Les auteurs français Gautier et Baudelaire publient respectivement Le Club des Haschischins et Les Paradis artificiels. Ils se rencontrent régulièrement, avec Gérard de Nerval, Victor Hugo, Honoré de Balzac, Eugène Delacroix et bien d’autres pour consommer des substances à base de haschisch. De son côté, le physicien Moreau publie Du Haschisch et de l’aliénation mentale (extraits), où il étudie les effets de la consommation de cannabis.





1894 : La Commission sur le chanvre indien (Indian Hemp Drugs Commission) réunit des docteurs Indiens et Occidentaux pour discuter des bienfaits de la marijuana médicale. La commission conclut que « l’usage modéré de la marijuana ne provoque aucune mal » et « ne produit aucun effet préjudiciable sur l’esprit ». Elle reconnaît cependant que la marijuana peut résulter en un usage toxique, et recommande donc son interdiction.





1910 : La révolution mexicaine provoqua le départ vers les Etats-Unis de milliers de migrants. Ils apportèrent avec eux une culture plus établie de l’usage récréatif de la marijuana. Après 1910, les histoires d’immigrants mexicains perpétuant des crimes violents sous l’empire de la beuh deviennent courant aux States.





1931 : Stimulé par la Grande Dépression et le chômage massif contextuel, le ressentiment des immigrants mexicains (et l’usage de marijuana) augmente. Les « recherches » d’alors relient l’usage de la marijuana à la violence et aux comportements criminels. Les criminels identifiés appartiennent souvent aux classes défavorisées et aux communautés alors appelées « racialement inférieures ».





1936 : Sortie du film de propagande anti-marijuana Reefer Madness  Le film suit un groupe d’étudiants embarqués dans des situations improbables à cause de la fumette : hit-and-run, homicide, viol… A peine exagéré !





1937 : Ignorant les recommandations de l’Association Médicale Américaine, le Congrès américain fait passer le Marijuana Tax Act, qui pose de sévères restrictions à la prescription et la vente de marijuana. La majorité des entreprises pharmaceutiques américaines stoppent leur production de médicaments basés sur la marijuana, qui devient illégale aux Etats-Unis. La campagne d’interdiction est incarnée par le Bureau Fédéral des Narcotiques, et son directeur, Harry J. Anslinger.





1942 : La marijuana est supprimée de la Pharmacopée Américaine, une revue officielle des médicaments, aux raisons qu’elle est addictive et nocive.





1944 : L’Académie de Médecine de New York publie un rapport, le La Guardia Committee, et constate que la marijuana n’engendre ni folie, ni violence, et encore moins de l’addiction, ou ne mène vers d’autres drogues plus fortes. Anslinger remet en cause la portée scientifique du document, et prétend que la « dégénérescence hollywoodienne » a commandité le rapport. Plusieurs opérations d’infiltrations à Hollywood conduisent aux arrestations d’acteurs fumeurs, et Anslinger contrôle désormais la manière dont Hollywood dépeint la marijuana dans ses films.





Dans les années 1960 : L’usage récréatif de la marijuana touche toutes les classes de la société, y compris les classes moyenne et supérieure. Les commissions des présidents Kennedy et Johnson indiquent de nouveau que la marijuana n’entraîne ni violence, ni l’usage de drogues plus fortes.





1967 : Les hippies, aussi bien que des médias comme Newsweek ou Life, se demandent pourquoi la marijuana est illégale. Dans le même temps, les arrestations liées au cannabis se multiplient.





1968 : Richard Nixon est élu président et promet de rétablir l’ordre dans un pays en proie à des troubles civils. Nixon demande aux radios d’arrêter de diffuser des musiques liées aux drogues et aux chaines de télé de passer des émissions anti-drogues.





1970 : Le Congrès américain place la marijuana en drogue de « Catégorie 1 » aux côtés du LSD, de la MDMA, du peyotle et des champignons hallucinogènes. C’est le statut le plus restrictif, habituellement réservé aux drogues extrêmement addictives et à fort potentiel d’abus. La cocaïne, l’opium, la morphine et les amphétamines sont alors classées en « Catégorie 2 ».





1972 : La Commision sur l’Abus de Médicaments et de Marijuana publie son rapport et appelle à la dépénalisation pour un usage personnel, ainsi que la fin de la politique anti-drogue de Nixon, chère et inutile. Entre 1972 et 1977, 11 Etats dépénalisent la marijuana, et beaucoup d’autres ont réduit les peines criminelles





1977 : le Président Jimmy Carter appelle à la dépénalisation de la marijuana, faisant écho aux certaines associations médicales comme l’American Medical Association et aux différents médias, incluant la très conservatrice National Review.





1986 : Reagan inverse la tendance et signe l’Anti-Drug Abuse Act, qui prévoit des peines obligatoires pour les crimes liés à la marijuana. Les peines prévues au niveau fédéral augmentent et sont basées sur le montant de marijuana impliqué dans le crime.





1996 : La Californie devient le premier Etat à légaliser l’usage médical de marijuana. Plusieurs autres Etats suivront dans les décennies suivantes.





2012 : Le Colorado et l’Etat de Washingtion sont les deux premiers Etats à autoriser la vente et l’usage de marijuana à usage récréatif, pour les personnes de plus de 21 ans.





Une des tendances tout au long de l’Histoire est l’affrontement entre la Médecine et la Justice. Tandis que la première vantait les vertus médicinales et appuyait la dépénalisation, la seconde a condamné constamment la marijuana et appelait à son interdiction. L’opinion publique a, elle, finalement évolué du « dangereux criminel avide de violence » au « stoner fainéant et apathique ».


Histoire du chanvre suite.






Moyen Âge





Au Moyen Âge, l’empereur Charlemagne va fortement encourager la culture du chanvre. Il s’agit alors d’une denrée stratégique, gage de prospérité, en raison des nombreuses utilisations permises par sa fibre : vêtements, cordages, voiles.
À la même époque, les Arabes apprennent de prisonniers de guerre chinois le secret de la fabrication du papier, après la bataille d’Atlah. Celui-ci est obtenu à partir d’écorce de mûrier et de fibres de chanvre.
Une seconde vague de diffusion de la culture du chanvre accompagnera donc les invasions arabes, en Afrique du Nord, puis en Espagne, en France, en Sicile. Les Arabes ont en effet perfectionné la technique de fabrication du papier à partir de chanvre, papier qui sert de moyen de diffusion des manuscrits arabes, dont le Coran, mais également de nombreux textes de portée scientifique (mathématique, astronomie, médecine, etc.), littéraire ou philosophique. Ils installent leurs moulins à papier en Andalousie au début du XIe siècle. Les traités médicaux arabes et perses décrivent de manière détaillée l’action du chanvre et son potentiel thérapeutique22.
L’abbesse allemande Hildegarde de Bingen (1098-1179) en cultive dans le jardin du couvent, aux côtés d’autres simples, sous le nom de “Cannabus“. Elle préconise son usage23 pour combattre les nausées (anti-émétique) et contre les douleurs à l’estomac.
À la même époque (1090) Hassan Ibn Sabah établit ses quartiers dans la forteresse d’Alamut, au Nord-Ouest de l’Iran actuel et met en place un ordre guerrier. Cet ordre est doté d’un corps d’élite constitué d’hommes entièrement dévoués à sa cause et prêts à mourir pour elle. Marco Polo24, mentionne « certain breuvaige à boire, par le moyen duquel ilz estoient incontinent troublez de leur esperit, & venoient à dormir profondément », pour le conditionnement des fedayins. Plusieurs auteurs25 du XIXe et du XXe siècle se sont inspirés de ce récit dans leurs œuvres, reprenant ou contestant l’hypothèse linguistique qui ferait dériver le terme assassin de l’arabe « haschischiyoun » ou « haschaschin » (mangeurs d’herbe), et signerait l’usage du chanvre indien par cette secte ismaëlienne.
C’est en terre d’Islam qu’est édictée la première interdiction concernant le cannabis : en 1378, l’émir Soudoun Sheikouni interdit la culture du cannabis en Égypte, à Joneima, et condamne ceux pris en train d’en consommer à avoir les dents arrachées26.









Renaissance









Planche sur le chanvre, tirée du Kraüterbuch du botaniste allemand Leonhart Fuchs (1543)





À la Renaissance, l’Église s’attaque à la sorcellerie en s’appuyant sur les tribunaux de l’Inquisition. Le pape Innocent VIII assimile en effet la sorcellerie à une hérésie. La bulle papale Summis Desiderantis Affectibus, en 1484, donne le chanvre pour un sacrement du sabbat de Satan. [citation nécessaire] Cette décision va contribuer à marginaliser un savoir populaire ancestral27 en matière de plantes médicinales. Mais la même année est imprimée la première édition illustrée de l’Herbarius pseudo-Apulée, dans lequel apparaît le chanvre. Paracelse décrit également la plante dans plusieurs de ses travaux. Et plusieurs célèbres herbiers allemands, dus à Otto Brunfels, Hieronymus Bock et Leonhart Fuchs contiennent des planches dédiées au chanvre. François Rabelais, dans son Tiers Livre décrit sur le mode humoristique une plante merveilleuse qui ressemble à s’y méprendre au chanvre : le Pantagruélion28. En Inde, Bhavamishra décrit dans ses traités médicaux les propriétés et les préparations à base d’opium et de cannabis29.





Temps modernes





Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les puissances européennes se disputent la suprématie navale et le contrôle des points de passage stratégiques, alors que les échanges maritimes intercontinentaux sont en plein essor. Les navires sont alors propulsés par la seule force du vent. Le chanvre est utilisé pour fabriquer les cordages, les câbles, les échelles et les haubans, ainsi que les voiles. « Un navire de taille moyenne utilise 60 à 80 tonnes de chanvre sous forme de cordages et 6 à 8 tonnes sous forme de voile, par an. », relève le professeur agrégé d’histoire Serge Allegret30. Le chanvre a donc pendant cette période la place d’un matériau stratégique, au même titre que le charbon quand apparaîtront les machines à vapeur ou le pétrole aujourd’hui. En France, Colbert crée en 1666 la corderie royale associée à l’arsenal de Rochefort sur Mer, et réalise un important travail pour sécuriser l’approvisionnement en chanvre national. Les marines hollandaise et anglaise sont équipées de voiles tissées aux Pays-Bas à partir de chanvre d’excellente qualité produit en Livonie (actuels pays baltes). Grâce à la technique du tissage à un seul fil, les toiles obtenues sont plus performantes (solides, légères et souples).









Aux grandes heures de la marine à voile, l’approvisionnement en chanvre des nations européennes revêtait un intérêt stratégique.





Diderot et d’Alembert dans leur Encyclopédie détaillent la culture et le travail du chanvre31, et mentionnent ses propriétés psychotropes : « Le Chanvre est cultivé, comme plante textile, dans un grand nombre de pays. Toutes ses parties exhalent une odeur forte, extrêmement désagréable, et les émanations qui se dégagent des chènevières causent des vertiges, des éblouissements, en un mot une sorte d’ivresse. […] Enfin, les feuilles de la var. indica servent, en Orient, à la préparation du hachich. ».





Le chanvre aurait été présent aux Amériques avant la colonisation : Jacques Cartier rapporte en avoir vu, dans son journal de voyage32. L’archéologue Bill Fitzgerald a découvert à Moriston en Ontario des pipes vieilles de 500 ans, contenant des traces de résines de cannabis33. Toujours est-il que les colons européens entreprirent la culture du chanvre à grande échelle. George Washington, premier président des États-Unis d’Amérique, en cultivait sur sa plantation, comme en témoigne son journal. En 1794, il donne l’instruction suivante à ses hommes  : « Prenez le plus possible de graines de chanvre indien et semez-en partout. » (Make the most of the Indian hemp seed and sow it everywhere)34. Au Canada également, plusieurs mesures sont prises pour favoriser le développement de cette industrie35 : subventions, incitations fiscales, distribution de graines aux fermiers en 1801…









Époque contemporaine





Victime d’une tentative d’assassinat par un Égyptien en état d’ivresse cannabique, au cours de la Campagne d’Égypte, Bonaparte édicte le 8 octobre 1800 un décret interdisant dans toute l’Égypte l’usage du hachisch.





Dans les Caraïbes anglophones, l’usage psychotrope du cannabis serait selon certains auteurs une conséquence de l’abolition de l’esclavage en 1833. Celui-ci aurait été importé avec la main-d’œuvre indienne destinée à remplacer les anciens esclaves noirs dans les plantations de canne à sucre. Main d’œuvre qui emmena dans ses bagages des graines de chanvre indien. Le nom donné aux Indiens fut coolie et, aujourd’hui encore, les rastas utilisent notamment le terme coolie weed (« herbe de coolie ») pour évoquer le cannabis.





Des gravures sur cuivre du XIXe siècle montrent que les berges du Rhin étaient, à l’époque, couvertes de grands champs de chanvre.





En 1844, Théophile Gautier et le docteur Jacques-Joseph Moreau fondent le club des Hashischins. Voué à l’étude du cannabis, il sera fréquenté par de nombreux artistes français.





fréquenté par de nombreux artistes français.









Extrait fluide de cannabis fabriqué par Eli Lilly. Au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, le cannabis sous forme de teinture était un produit pharmaceutique courant.





Au XIXe siècle, le cannabis était utilisé en Occident pour ses vertus médicinales, sous forme de teinture (extrait alcoolique). C’est le médecin irlandais William Brooke O’Shaughnessy qui le présenta comme médicament après un séjour de neuf ans aux Indes, en 1841. Le cannabis fut ainsi prescrit à la reine Victoria pour soulager ses douleurs menstruelles. L’extrait alcoolique de cannabis était également commercialisé aux États-Unis. Dans la vieille Europe comme aux États-Unis, cette teinture était l’un des médicaments les plus vendus par les officines de pharmacie. Mais, à la fin du XIXe siècle, son succès commença à décliner, à la suite de l’apparition et du fort succès d’autres médicaments tels que l’aspirine. L’adolescent Ernst Jünger tombe par hasard en 1920 sur un vestige de cette époque, sous la forme d’un vase de porcelaine portant la mention « Extr. Cannabis ». Il raconte son expérience malheureuse36 (que l’on qualifierait aujourd’hui de bad trip) dans son essai Approche, drogues et ivresse.





Autre anecdote surprenante, des cigarettiers lancent à la fin du XIXe siècle sur le marché européens plusieurs marques de cigarettes au cannabis, en jouant sur l’image “orientale” de la plante : Arabische Nächte (Nuits Arabes) (9 % de cannabis), Harem (9 %), etc.





Les Mexicains le cultivent également et commencent l’exportation des sommités fleuries vers le Texas dès 1910. C’est d’ailleurs aux Mexicains que l’on doit l’usage du mot marijuana qui, à l’origine, désignait une cigarette de mauvaise qualité.









Aux États-Unis, durant les années 1920 et 1930, le cannabis envahit le marché noir, devenant très populaire. Face à ce succès grandissant, mais surtout dans un contexte d’échec de la politique de prohibition de l’alcool, le lobby puritain s’intéresse au cannabis et les autorités mettent en place des campagnes dites de sensibilisation avec des slogans tel que Marijuana is Devil sur fond de diable enflammé. La police des stupéfiants de La Nouvelle-Orléans impute aux consommateurs 60 % des crimes commis dans la ville. Il s’agit d’une véritable entreprise de propagande, qui trouvera des alliés dans le lobby de l’industrie du coton, dans celle de la chimie (dont les lobbys du nylon et du pétrole) et dans une partie de la presse, dont les patrons ont des intérêts forestiers importants (entre autres le magnat de la presse William Randolph Hearst). Cette campagne appuiera son argumentation sur le racisme ambiant, en combinant le dégoût des « nègres », de leur musique (le blues et le jazz) et les ravages fantasmés du cannabis (folie meurtrière, dégénérescence, etc.)37. Les journaux reprennent et répandent l’idée que violence et cannabis sont liés, à travers le pays et, en 1937, une loi instaure la taxation de la production, du commerce ainsi que l’usage industriel et médical, c’est le Marihuana Tax Act.









Affiche diffusée par le Federal Bureau of Narcotics, à la fin des années 1930, et pendant les années 1940, époque de diabolisation du produit (la marihuana est un narcotique puissant qui pousse au meurtre, et conduit à la folie et à la mort).





L’accroissement dans le reste du monde de la production et du trafic de cannabis sont alors préoccupants et plusieurs gouvernements autres que celui des États-Unis s’inquiètent. Ainsi dès 1925, la convention internationale de Genève est acceptée par la plupart des pays du monde s’engageant à se battre contre le trafic de drogue. Parmi eux, la Turquie et l’Égypte veulent déjà inclure le cannabis dans la convention, avançant que sa consommation est à la base de la débilité humaine.









Concurrencé dans son usage textile par les fibres exotiques (jute, sisal, kenaf), et par les fibres synthétiques (nylon), concurrencé dans l’industrie papetière par le bois, le chanvre décline rapidement au cours de la première moitié du XXe siècle. En France, par exemple, 176 000 hectares sont emblavés en 1840. En 1939, la superficie cultivée n’est plus que de 3 400 hectares. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement américain relance la production de fibres de chanvre et réalise même un film de propagande intitulé Hemp for Victory (Le chanvre pour la Victoire). Lors du débarquement de Normandie, les Rangers commandés par le lieutenant-colonel James E. Rudder étaient équipés de grappins et de cordes de chanvre pour escalader les falaises de la pointe du Hoc. « Les cordes de chanvre alourdies par l’humidité se révélèrent inutilisables »38.





Bien qu’il ait probablement été utilisé comme drogue occasionnelle durant son histoire, c’est aux États-Unis, parmi la scène jazz des années 1950 qu’on le voit devenir populaire, avec la Beat generation. Suivra avec une forte augmentation de son utilisation pendant les années 1960. Harry Anslinger, instigateur du système fédéral de lutte contre la drogue fait surveiller et ficher de nombreux artistes susceptibles d’en consommer : Count Basie, Cab Calloway, Duke Ellington, les membres du NBC Orchestra, Dizzy Gillespie, Lionel Hampton, Thelonius Monk, Louis Armstrong, etc. En Europe de l’Ouest, l’explosion de la popularité du cannabis coïncide avec le mouvement hippie : la consommation de drogue devient alors synonyme de contestation de la société bourgeoise.





Dans les années 1960, l’INRA et la Fédération nationale des producteurs de chanvre (FNPC) démarrent un programme de sélection variétale pour mettre au point des cultivars monoïques et à faible teneur en THC39. Ces travaux permettent de relancer la culture du chanvre agricole dans plusieurs pays européens, car ils lèvent l’obstacle technique de l’important dimorphisme sexuel de cette plante, ainsi que les objections en rapport avec l’usage psychotrope.





En 1964, un laboratoire israélien dirigé par le professeur Raphael Mechoulam isole le THC, responsable de la majeure partie des effets psychotropes du cannabis.





À partir de 1971, la CEE encourage financièrement la culture de chanvre par les agriculteurs pour la production de fibres, dans le cadre de l’organisation commune de marché (OCM) portant sur le lin et le chanvre40.









En 1976, après plusieurs années de tolérance d’entreprise de vente au détail de cannabis, les autorités des Pays-Bas décrètent officiellement la décriminalisation de la vente pour usage personnel, encadrée par un système de patentes. L’un des objectifs de la politique néerlandaise est d’éviter que les consommateurs de cannabis n’entrent en contact, via les revendeurs de rue, avec d’autres produits illicites (opiacés, cocaïne, LSD, amphétamines, etc).





L’essor des préoccupations environnementales, depuis la fin du XXe siècle, tend à stimuler le développement de filières chanvre, dans des domaines aussi variés que le textile, l’habitat, l’alimentation, les bio-carburants… Entre 1996 et 1999, les superficies cultivées en chanvre dans l’UE ont plus que doublé, passant de 13,7 à 32,3 milliers d’hectares, principalement du fait de l’Espagne42.









Depuis les années 1990, la culture du chanvre a vu se développer de nouveaux acteurs, de nouveaux réseaux et de nouvelles pratiques. En effet, de plus en plus d’usagers du cannabis en Europe et dans le monde (États-Unis, Canada, Australie…) se tournent vers l’autoproduction à l’intérieur de logements – en appartement ou en maison, ou à l’extérieur – dans le jardin, en forêt, en montagne, dans un champ… Ils ne veulent plus être confrontés aux risques (violences, mauvaise qualité des produits, inflation…) liés aux trafics dans les espaces publics (rue, cité…) ou privés (bar, discothèque, appartement…), et souhaitent pour certains augmenter leurs revenus en commercialisant une partie de leur production auprès de leurs propres réseaux (amis, famille, collègues, ami d’ami, voisins…). Cultiver à l’intérieur procure souvent de meilleurs résultats (qualité, quantité), mais est plus dangereux lorsque l’activité est illicite parce que le police identifie plus facilement les responsables, tandis que cultiver à l’extérieur, dans des lieux isolés, est moins risqué en cas de saisie. Enfin, les cultivateurs perfectionnent depuis les années 70 leurs outils et méthodes de production, ce qui a pour conséquence une plus grande diversité d’herbes, avec une hausse moyenne des teneurs en THC dans les différentes variétés de cannabis. Un réseau de magasins spécialisés fournissant aux cultivateurs tout le matériel sauf les graines s’est développé dans les années 90 et 2000 en France et dans le monde. L’internet, les sites web de vente en ligne jouent un rôle important dans la diffusion des connaissances, des valeurs et des croyances. Ce secteur de production et de consommation reste à explorer par les chercheurs en sciences sociales et économiques, en médecine, en addictologie et en épidémiologie.43





2005 marque un tournant majeur dans l’histoire du cannabis thérapeutique puisque, avec l’assouplissement de la législation de certains pays – notamment le Canada et le Royaume-Uni -, la prescription médicale de THC étant autorisée.


Histoire du chanvre






Le chanvre est une des premières plantes domestiquées par l’homme, au Néolithique, probablement en Asie. Il a ensuite accompagné migrations et conquêtes pour se répandre sur tous les continents.









Hanfeinlegen (immersion du chanvre), huile de Théodore von Hörmann, peintre autrichien du XIXe siècle.









Néolithique





Des traces archéologiques de son utilisation ancienne par l’homme ont d’abord été trouvées en Chine, dans l’un des foyers de la révolution agricole néolithique. Les fouilles du site néolithique de Xianrendong (dans le Jiangxi), daté de 8000 av. J.-C. ont ainsi livré de la céramique, certains pots décorés de fibres spiralées de chanvre1. Puis d’autres traces ont été trouvées de l’Europe au Japon, plus anciennes encore2. L’origine géographique du chanvre n’est pas certaine : plaines de l’Asie centrale dans le secteur du lac Baïkal pour certains, région moyenne du fleuve Jaune en Chine pour d’autres, ou encore contreforts indiens de l’Himalaya. Plusieurs études archébotaniques récentes suggèrent son apparition dans certains foyers préhistoriques au même moment, à la fois au Japon et en Europe de l’Est entre il y a environ 11 500 et 10 200 ans2.









Il s’agirait donc d’une des premières plantes domestiquées par l’homme, probablement tout à la fois pour ses fibres solides, ses graines oléagineuses nourrissantes et les propriétés médicinales de sa résine3.





Les données paléobotaniques récentes, basées sur les collectes de pollen, fruits et fibres de cannabis dans les fouilles archéologiques montrent que durant un court laps de temps, à la fin de la dernière ère glaciaire, deux groupes humains ont commencé à cultiver et utiliser, indépendamment, une nouvelle plante, le cannabis. Une étude archéologique du cannabis a aussi mis en relation une intensification de la consommation en Asie orientale, avec la montée du commerce transcontinental au tout début de l’âge du bronze, il y a environ 5000 ans2.





C’est le moment où les Yamnaya (nom donné au peuple vivant alors dans le centre de l’Eurasie et considéré comme l’une des trois tribus principales ayant fondé la civilisation européenne) se sont dispersés vers l’est ; Peut-être grâce à la maîtrise de l’équitation qui a permis d’ouvrir des routes commerciales plus régulières et longues, ils pourraient à cette occasion avoir répandu l’usage du cannabis (comme fibre textile et peut-être ses usages médicaux ou psychoactifs), dans toute l’Eurasie2.









Le chanvre pourrait avoir été domestiqué en plus d’un endroit, et favorisé par les changements sociaux et techniques caractérisant l’aube de l’âge du bronze, sans que l’on puisse actuellement savoir cependant, si cet engouement était lié à ses propriétés psychoactives, mais quelques auteurs chercheurs ont suggéré que la découverte de graines brûlées dans plusieurs sites archéologiques peut laisser penser que fumer du cannabis peut être en certaines occasions spéciales comme des fêtes ou certains rituels) était pratiqué par certains hommes préhistoriques et que cette pratique a pu se répandre en Eurasie 2.





Selon Barney Warf (Université du Kansas à Lawrence), les historiens grecs rapportent que les Scythes (pasteurs et nomades de la période qui a suivi l’Age du Bronze, venus des steppes d’Europe centrale, qui ont succédé aux Yamnaya utilisaient régulièrement du cannabis comme une drogue2.









Antiquité









, l’idéogramme chinois pour le chanvre, représente deux plantes dans un séchoir.





En Égypte antique, on trouve une trace écrite de l’utilisation médicinale du chanvre. Ainsi le papyrus Ebers (rédigé 1500 ans av. J.-C.) mentionne l’utilisation d’huile de chènevis4 pour soigner les inflammations vaginales (formule no 821, p. 96, lignes 7-8).





En Chine, le plus ancien traité de matière médicale (Shennong bencao jing), compilé aux alentours du début de notre ère, mentionne le cannabis5,6 (maben 麻贲, actuellement dama 大麻). Il est classé dans les drogues de catégorie supérieure destinées à prolonger la vie (“alléger le corps” comme celui d’un Immortel chevauchant les nuages).





À la même époque, dans le domaine gréco-latin, le médecin botaniste grec Dioscorides décrit dans De Materia Medica (Ier siècle), un kannabis emeros (femelle), identifié comme le Cannabis sativa :





« Le cannabis est une plante de grande utilité qui permet de tresser des cordes très solides… Mangé en grande quantité, il empêche de concevoir des enfants. Le jus de la plante verte est bon contre le mal d’oreille… »





— (MM 3-165)





Le cannabis était connu des Scythes, pour lesquels l’historien grec Hérodote (450 av. J.-C.) témoigne d’un usage courant en tant que textile. Il y décrit au même titre des séances de fumigation collective. Les Scythes dressaient de petites tentes de laine serrée où ils organisaient des bains de vapeur à partir de fleurs de chanvre brulées dans un vase contenant des pierres rougies qui entraînaient la confusion des participants 7. Le professeur Sergueï Ivanovitch Roudenko, archéologue soviétique, a confirmé l’utilisation courante du cannabis par les Scythes avec la découverte en 1929 sur le site de Pazyryk d’un chaudron de bronze rempli de graines de chanvre carbonisées, ainsi que des vêtements de chanvre et des encensoirs métalliques8. Ces peuplades nomades, qui ne pratiquaient pas l’agriculture, ont probablement joué un rôle dans la diffusion du chanvre, à travers leurs migrations dans les steppes eurasiennes. Le chanvre est en effet une plante rudérale, qui colonise les habitats anthropisés (perturbés par l’homme). Elle est écologiquement adaptée aux milieux ouverts (donc ensoleillés), aux sols riches en azote (à cause des déjections des troupeaux), caractéristiques des abords de campements9.





Depuis l’Antiquité, les peuples germaniques cultivaient également le chanvre dont les fibres servaient à la fabrication de vêtements et de cordes pour les bateaux. Ainsi, à Eisenberg dans le Thuringe, des fouilles archéologiques ont mis au jour des semis de chanvre à côté de poteries datant de 5500 av. J.-C. Sur l’éventualité d’un usage aromatique et herboristique du chanvre par les peuples germaniques, la découverte de la plus ancienne pipe du monde dans un tombeau datant de l’âge de bronze (1500 av. J.-C.), à Bad Abbach (Bavière) laisse ouverte l’hypothèse d’un usage psychotrope par inhalation de fumée 10. On sait également que jusqu’en 1516 et la promulgation de la « loi de pureté » Reinheitsgebot, influencée par les prescriptions de la moniale Hildegarde de Bingen qui a favorisé l’usage unique du houblon dans l’aromatisation de la bière, de nombreuses plantes aromatiques et médicinales composaient les recettes des bières de l’Antiquité et du Moyen Âge. Il est fort probable que le chanvre ait été utilisé comme gruit, aux côtés d’autres plantes locales  : achillée millefeuille, ivraie enivrante, myrte des marais, lédon des marais, marjolaine, trèfle d’eau, armoise, germandrée, genêt à balais, jusquiame, sauge des bois 11.





Dans l’Empire romain, on retrouve la trace du chanvre dans plusieurs écrits, comme ceux de Pline l’Ancien. Celui-ci y consacre un paragraphe dans son Histoire naturelle (livre XIX traitant de la culture du lin et de l’horticulture)12 où il donne de précieux conseils en matière de choix variétal, date de semis, de récolte, etc. Galien met en garde13 contre cette plante : « Certains mangent les graines frites avec des sucreries. J’appelle sucrerie les nourritures servies au dessert pour inciter à boire. Les graines apportent une sensation de chaleur et si consommées en grandes quantités, affectent la tête en lui envoyant des vapeurs chaudes et toxiques ». Au IIe siècle, les Romains vont introduire la culture du chanvre en Gaule avec celle du seigle, de la gesse et de la vesce. La fouille archéologique de la villa de Saint-Romain de Jalionas (Isère) met ainsi à jour plusieurs aires de rouissage du chanvre. Le plant de chanvre doit en effet subir une décomposition partielle afin que le ciment pectique et les fibres ligneuses se désolidarisent des fibres de cellulose. L’immersion des pieds dans l’eau permet d’accélérer ce processus. D’autres découvertes archéologiques, aussi bien dans la région de Marseille14 que dans le Sud-Ouest15 (site de Al Poux dans le Lot) laissent cependant supposer que le chanvre était cultivé et utilisé en Gaule bien avant la romanisation.





En Chine, l’époque des Han occidentaux, au IIIe siècle le grand chirurgien Hua Tuo réalise des opérations sous anesthésie par usage médical du chanvre. Le terme chinois pour anesthésie (麻醉  : má zuì) est d’ailleurs composé de l’idéogramme qui désigne le chanvre, suivi de celui qui signifie l’ivresse.





L’usage textile du chanvre à l’époque biblique chez les Hébreux est aujourd’hui documenté16. Un débat reste cependant ouvert quant à la citation explicite ou implicite du chanvre dans la Bible hébraïque. Le livre de l’Exode, en 30:22-31, décrit la confection de l’huile sacerdotal à partir d’huile d’olive, de cinq cents sicles de myrrhe, deux cent cinquante sicles, de cinnamone aromatique et deux cent cinquante sicles de canne aromatique 17. Ce dernier ingrédient (קַנַּבּוֹס (qannabbôs) en hébreu) devrait être traduit par cannabis selon certains linguistes. Ces conclusions sont notamment celles de Sula Benet de l’Institut des Sciences Anthropologiques de Varsovie en 1936 18. Les recherches académiques menées dans les années 1980 par Raphael Mechoulam et ses collaborateurs à l’Université hébraïque de Jérusalem tendent vers des conclusions similaires 19. Dans la Bible, en Exode 30:26, il est demandé à Moïse de oindre de cette huile la tente des convocations et de l’utiliser comme encens (quoique sur ce dernier point le texte est sujet à interprétation). Certains questionnent ce texte et le rapprochent de l’usage des bains de vapeurs de chanvres dans une tente de laine décrit par Hérodote chez les Scythes. Leur argumentation repose par exemple sur les contacts avérés entre Scythes et Anciens Hébreux. Mais tout cela n’est qu’hypothèse et un sujet de controverse qui reste principalement documenté dans la littérature favorable à un usage psychotrope du chanvre20. Il existe cependant une preuve avérée d’un usage médicinal du cannabis au Proche-Orient par la découverte en 1993 d’une équipe d’archéologues à Beit Shemesh entre Jérusalem et Tel-Aviv un tombeau contenant le squelette d’une jeune fille de 14 ans environ. Des pièces romaines ont permis de dater cette tombe au IVe siècle de notre ère. La région pelvienne contenait le squelette d’un fœtus à terme, de taille trop importante pour permettre une délivrance par les voies naturelles. Un résidu carbonisé trouvé sur l’abdomen de la jeune fille a révélé à l’analyse spectrographique contenir du delta-6-tétrahydrocannabinol, un composant stable du cannabis. Les auteurs de la découverte ont supposé que ces cendres provenaient de la combustion de cannabis dans un récipient, administré à la jeune fille comme inhalant pour faciliter l’accouchement21.






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